Artiste et muséologue
Let’s move.
Couleurs franches, nettes, cadrages dynamiques.
Comme l’enfant naturel de Van Dongen et Valadon qui auraient abusé de peinture fluo, autrement dit: expressionnisme 2.0.
L’oeuvre de Nada Stauber s’impose par cette force d’immédiateté.
Son bagage de graphiste et d’illustratrice lui offrent la liberté de condenser ses images sans bavardage.
Ceci étant dit, et aussi paradoxal que cela paraisse, ce travail actionne aussi les imaginaires sonores.
Ces puissantes femmes assises dans des décors nocturnes - bars, cabarets - convoquent à elles seules le cliquetis des flûtes à champagne, les rires furtifs, le frou-frou des jupons froissés, la voix rauque d’un chanteur de complaintes tout droit sorti de L’Opéra de quat’sous, arrosées par des spots colorés.
A moins qu’on ne soit en compagnie de Toulouse-Lautrec, à déguster un sucre imbibé d’absinthe, en écoutant un ska endiablé ressuscité des années 80?
Les changements de fréquence animent cette création, traversée par des époques marquantes pour l’artiste.
Nada remet à fleur de papier ses sujets de prédilection, personnages féminins et montagnes, « pour mieux se gravir soi-même » souffle-t-elle.
Elle essaie, elle explore et expérimente de nouvelles techniques qui vont du monotype au dessin à l’Ipad.
Toujours en mouvement, « je suis d’ici et d’ailleurs » conclut-elle.
Florence Grivel